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L’automne en Vasgovie

Samedi 21 octobre 2023

Cela fait déjà un moment que j’avais envie de passer quelques jours dans la forêt au-delà de la frontière au Nord de l’Alsace. Cet espace boisé infini qui s’offre à la vue depuis le sommet des châteaux forts peuplant les Vosges du Nord. Je l’ai côtoyée parfois, lors de brèves incursions en Allemagne, quand je vais explorer ces châteaux semi troglodytes que j’aime tant.  Ces doux vallons boisés qui s’étendent à perte de vue m’invitent aux rêves loin des turpitudes du monde.

 » La forêt palatine rassemble un ensemble continu de contrées environnées de montagnes forestières dans le land de Rhénanie-Palatinat en Allemagne. Il s’agit d’un reliquat d’une vaste « foresta » placée sous l’autorité des comtes du palais impérial à la fin de la dynastie carolingienne. Ces dignitaires émancipés en partie du pouvoir régalien sont devenus les comtes palatins du Rhin, laissant à leur principauté le nom de Palatinat.

La forêt palatine forme par ailleurs un ensemble géomorphologique unique avec les Vosges du Nord, rassemblé au sein de la réserve de biosphère transfrontière des Vosges du Nord-Pfälzerwald. Cet ensemble est étroitement lié au massif des Vosges, dont il n’est séparé que par le col de Saverne. » Source : WIKIPEDIA

Pour ces trois jours de découverte, j’ai choisi un gîte au pied des vignes à Pleisweiller-Oberhofen. C’est à 1h30 de la maison, à côté donc, et c’est totalement dépaysant. Inutile de parcourir de longues distances pour se sentir ailleurs. Suzy et Rosa étaient du voyage.

Parfois, je sépare les chiennes pour offrir d’autres alchimies dans leur quotidien. Le combo Emma/Rosa est quelquefois difficile à gérer parce qu’Emma est l’idole de Rosa et que cette dernière fait un peu n’importe quoi quand Emma est en balade avec nous. En outre, pour Emma, cela lui permet de souffler aussi car « l’amour » de Rosa est, par intermittence, envahissant pour elle.

Nous avons débuté par un petit circuit de 11km à partir de Göcklingen, village viticole lové au cœur des vignes sur la route des vins du Sud du Palatinat.

De nombreux circuits de randonnées traversent la forêt, de nombreuses ruines l’habitent. La balade fut riche en points de vue, en ruines visitées. Une tour en grès, construite en 1886, la Martinsturm, était notre point culminant à plus de 500 m. d’altitude. C’est une tour d’observation de 14 m de haut . Elle a entièrement été rénovée dans les années 1990, le bâtiment est classé. Dans le passé, elle était également utilisée pour la protection contre les incendies de forêt , mais aujourd’hui, elle n’a qu’une importance touristique. Lorsque la visibilité est bonne, le panorama s’étend sur l’ Odenwald , la Forêt-Noire et les Vosges.

L’autre grande attraction de notre petit périple fut la visite du Burg Landeck, ruine du XIIe s. plutôt bien conservée, avec un remarquable donjon carré et imposant visible de loin, depuis la plaine.

Beaucoup de monde le côtoie, un samedi lumineux d’octobre en plus. Un restaurant trône à l’intérieur et offre deux plats copieux et succulents véganes, la belle surprise de fin de randonnée. Evidemment, nous avons commandé les deux plats et nous nous sommes régalées.

A 17h, découverte de notre gîte qui est parfait, propre, hyper confortable et nos hôtes sont chaleureux et accueillants. Une douche bienvenue va clore cette journée riche en découvertes et en belles surprises.

Dimanche 22 octobre 2023

Le gîte est vraiment exceptionnel, la literie est extraordinaire de confort, j’ai le sentiment de dormir sur un nuage. L’endroit est incroyablement calme. C’est une tanière de luxe où on se ressource pleinement.

Ce matin, nous sommes parties explorer de nouvelles pistes à dix minutes de notre lieu de vie temporaire. Onze kilomètres et presque cinq cent mètres de dénivelé avec un ressenti de vingt kilomètres parcourus tant les paysages sont variés et offrent des panoramas tous plus beaux les uns que les autres. Nous avons fait un circuit sur les vallons qui dominent la plaine, au départ du village viticole de Leinsweiler, sur la route des vins du Sud.

La forêt qui surplombe cette partie du paysage s’appelle la Vasgovie. Composée en grande majorité de châtaigniers, hêtres et chênes, elle est remarquable par ses vallons profondément encaissés et ses ruines médiévales qui jalonnent ses sommets boisés.

L’automne sublime ses sentiers d’ors et de bruns chatoyants.

La montée un peu rude nous a conduit à une première ruine qui offre un panorama époustouflant à 360° sur la plaine du Rhin et tous les vallons qui lui font un contrefort boisé : le Neukastel. Il ne reste qu’un promontoire rocheux de ce château du XIIè s. culminant à 459 mètres d’altitude. De forts vents activaient la course des nuages et créaient une ambiance voilée sur la plaine s’étendant à perte de vue.

Le temps suspendu à l’élan fou des nuages…

Nous avons traversé des forêts immenses, pénétrant au cœur de ces vallons encaissés où des vues incroyables se déployaient par endroit, offrant des panoramas sur les rochers et ruines que nous allions découvrir.

Chaque détour de sentiers déployait d’autres paysages, tous plus beaux les uns que les autres, loin des bruits de l’humanité.

Nous avons fini nos découvertes par les ruines du château de Scharfenberg qui n’est pas ouvert à la visite et l’impressionnant site du château rupestre d’Anebos à 463 mètres d’altitude. Ces sites font partie d’un ensemble de trois châteaux médiévaux : les Trifels. C’est également un lieu d’escalade.

Les contreforts rocheux sont colossaux et la vue qui s’y déploie est spectaculaire, notamment depuis les ruines du château d’Anebos vers le Trifels, le mieux conservé des trois.

Repues, nous sommes redescendues par de larges sentiers vers Leinsweiler que nous avons pris le temps de visiter avant de retourner au gîte.

Lundi 23 octobre 2023

Le ciel se couvre et les températures baissent, l’or des forêts et des coteaux viticoles n’en reste pas moins beau.

J’ai presque dormi 10 heures la nuit passée. C’est bien reposée que je pars pour la dernière randonnée de notre séjour. Nous allons nous enfoncer au cœur des vallons de la Vasgovie. L’objectif du jour est le site de Rötzensteinpfeiler. Il semblerait que ce soit l’un des endroits les plus impressionnants de cette forêt, il culmine à 460 m d’altitude. C’est un long récif rocheux gréseux qui s’étire en aplomb d’une montagne, son mur escarpé de 50 m. est apprécié des personnes pratiquant l’escalade. Sur sa pointe la plus extrême trône une croix qui ouvre sur un grandiose panorama.

La vue est effectivement époustouflante sur les vallons qui s’étirent dans un infini bleuté, nature insoumise à perte de vue où pointent par endroit, les vestiges des châteaux médiévaux qui rappellent le passé glorieux de ces contrées délaissées. Pas un humain sur les sentiers empruntés, le lieu est aussi désert.

C’est là que je voudrais que le temps se suspende. Bulle primitive d’émois décuplés où toute cette beauté me nourrit, je me sens repue et apaisée. Peu de paysages provoque un tel sentiment de complétude chez moi.

Même Phlau qui préfère les forêts aux panoramas est conquise !

Quand nous quittons ce lieu fascinant, c’est pour le découvrir depuis la crête voisine, 3 km plus loin, où s’étale un autre amas rocheux remarquable : les Kieungerfelsen. L’accès par le Sud est difficile, pentu et très technique, la terre et la roche sont humides, je préfère jouer la carte de la sécurité et rebrousser chemin pour retrouver les larges sentiers où abondent les châtaigniers pour retourner à la voiture.

Sur le retour, nous décidons de nous arrêter au Burg Landeck pour savourer une dernière fois leur cuisine végane découverte le premier jour.

Je fais également une cueillette de feuilles locales pour mes prochaines empreintes végétales : chênes, châtaigniers et hêtres, souvenirs de cette forêt splendide et profonde.

Je sais déjà que je reviendrai.

Sur les rives des lacs glaciaires : le Huzenbachersee

Cet été pas de voyage prévu. En fait, l’été est le moment où je peux profiter du jardin, flâner, paresser et être totalement libre de mes désirs dans un lieu que j’aime et qui m’est familier : ma maison.

Huzenbach, du haut du village…contempler.

Les derniers mois ont été très laborieux et harassants, le militantisme me prend beaucoup de temps et d’énergie et mon enquête dans une pisciculture locale alsacienne m’a très fortement éprouvée. Je navigue entre la colère et la tristesse. Me résigner est impossible. Alors j’ai besoin de m’évader et j’ai la chance de vivre à côté de montagnes légendaires où je peux y perdre mes pas et me retrouver entière au cœur d’une nature dont chaque vibration fait écho aux palpitations de mes pensées.

Pour choisir mes destinations, je pars de mes cartes topographiques que j’étale sur la table de mon salon et je peux passer des heures à les parcourir, me projetant avec bonheur dans les courbes de relief, les tracés et les noms qui sont déjà mon début d’aventure. Par ces éprouvantes chaleurs, mes choix sont guidés par la présence soit d’un lac, soit d’une cascade. Rester en zone urbaine est étouffant et il y a toujours plus d’air et de fraîcheur sur les sentiers boisés de la Forêt Noire ou des Vosges, bien que j’aie une tendresse très particulière pour la première.

Aujourd’hui je vous emmène à la découverte d’un un petit lac glaciaire à 747 m d’altitude, niché dans un cirque verdoyant, formé il y a environ 25 000 à 30 000 ans : le Huzenbachersee. Il est au cœur de la forêt, à quelques kilomètres du joli village de montagne qui porte le même nom : Huzenbach, rattaché à la municipalité de Baiersbronn. Beaucoup de légendes lui sont liées.

C’est un tour circulaire de 11 km et un peu plus de 600 m de dénivelé. Les sentiers empruntés sont larges, faciles et enrésinés.

Tracé de la randonnée

La pluie a même été présente un moment, un cadeau par ces températures caniculaires. Je ne l’attendais pas. J’étais en sandales (oui je randonne parfois en sandales car je n’aime pas me sentir emprisonnée dans le carcan des chaussettes + chaussures). D’ailleurs je n’ai pas de chaussures de randonnée. C’est soit sandales, soit mes baskets légères que j’utilise aussi pour courir.

La seule difficulté de cette marche est la descente vers le lac. C’est aussi le moment le plus beau et le plus féerique. La sente est étroite, raide et sinueuse, elle sillonne le flanc de montagne avec quelques troncs d’arbres en obstacles et beaucoup de racines noueuses et de fougères luxuriantes. Une petite cascade, malheureusement à sec quand nous y étions, la traverse, au bout de ce chemin, le lac à la surprenante géométrie.

Une île circulaire s’y trouve, pelouse flottante constituée d’un réseau dense de racines, de mousses et de jeunes bouleaux. Le tarn est habité par une myriade de nénuphars jaunes dont les fleurs sont becquetées par les canards.

On s’est posé là et on a déjeuné.

La végétation autour du lac est surprenante. En 2012, une tempête a détruit près de la moitié de la population d’arbres. On a le sentiment d’une fin de monde, d’un chaos apocalyptique déjà englouti par une nature puissante qui reprend ses marques. Les troncs brisés, écorchés, blanchis font des fantômes immobiles qui témoignent de leur grandiose vie passée.

Le retour se fait en traversant cette lande renaissante, puis le long d’un ruisseau, le Seebach, bienvenu pour rafraîchir Suzy qui nous accompagne. Les résineux reprennent très vite la prééminence dans la forêt.

Hornberg & ses rochers aux vues romantiques

Hornberg & ses rochers aux vues romantiques

20 km – 600 m de dénivelé.

Hornberg (361 m. d’altitude) est une ville de Bade-Wurtemberg (Allemagne), située dans l’arrondissement de l’Ortenau, dans le district de Fribourg-en-Brisgau. C’était, anciennement, une gare importante de la Schwarzwaldbahn (ligne ferroviaire de la Forêt-Noire), qui la traverse en viaduc.

Vendredi nous sommes parti-e-s à six découvrir les sentiers qui jalonnent cette ville au cœur de la Forêt Noire.

Le départ se fait en prenant la direction de Reichenbach.  Aller jusqu’aux poteaux indicateurs Hornberg Postwies (suivre le losange bleu) et prendre le Gustav Mangold Weg qu’il faut suivre sur plusieurs kilomètres.

Ce fut une splendide randonnée de 20 km dans un décor digne de Caspar David Friedrich, le romantisme allemand exacerbé que j’aime !

Nous en avons pris plein les mirettes, entre les plateaux d’altitude aux champs éclatants de taraxacum ouvrant sur des vallons infinis de part et d’autre, entre des rochers suspendus à flan de colline où chaque paysage est beau à couper le souffle, dans les chemins étroits des sapinières traversées où s’est glissée la douce lumière de ce jour particulier. Nous avons même nourri des chèvres sur notre passage.

La première partie de la randonnée est une montée assez physique, à couvert, parmi d’ imposants conifères jusqu’au lieu-dit Am Krächer puis cette grimpée s’adoucit jusqu’au sommet du Windkapf à 926 m d’altitude. Des éoliennes ponctuent le paysage.

C’est après ce sommet que les vues se découvrent, au Birkenbühl, nous avons traversé un beau plateau d’altitude qui offre des panoramas de tous les côtés.

Le chemin devient plus étroit et abrupt à certains passages dans la 2è moitié de la randonnée. C’est là que se succèdent falaises, rochers et magnifiques points de vue : Rappenfelsen & Obererschlossfelsen.

Au niveau des Faierabendfelssen, des travaux forestiers ont quasiment détruit le sentier (troncs coupés, branches s’amoncelant sur la descente que nous devons emprunter). Nous persévérons. A travers les branchages, les montagnes et la lumière de cette belle fin d’après-midi découpent d’extraordinaires perspectives.

Un week-end au Bodensee

• Un week-end au Bodensee •

Première pause sur les rives du Lac de Constance, quelques kilomètres avant Lindau.

S’offrir un souffle de romantisme, le temps d’un week-end, pour recharger ses énergies et savourer d’autres lieux pour d’autres émotions. Justine & moi sommes parties découvrir les rives allemandes du Lac de Constance ou Bodensee (173 km se situent en Allemagne) pour ce premier week-end d’avril.  Découvrir un poisson bien vivant et vibrant (c’est comme ça que je préfère les poissons d’avril et ceux de tous les autres mois !) dans un des plus grands lacs d’Europe centrale.

Le Lac de Constance se situe dans les contreforts des Alpes et se découpe en deux parties reliées par le Rhin qui les traverse sur 4 km. En additionnant le lac supérieur et le lac inférieur, il a une superficie de 536 km² et est le troisième plus grand lac d’Europe centrale.

Nous avons pris la route samedi 1er avril dans l’après-midi, environ 300 km depuis Strasbourg, plus de 4h de voyage. Nous sommes arrivées, en fin d’après-midi, dans une ambiance bleutée aux cieux voilés, à Lindau, en Bavière, première étape de ce périple.

C’est un bel endroit consacré au tourisme et très urbanisé. Des rives, on peut voir les sommets enneigés des Alpes sur les versants autrichiens et suisses.

Le crépuscule et la lumière voilée du soleil magnifiaient le lac et nous donnaient un bel aperçu du romantisme à l’Allemande.

Pour les véganes que nous sommes, l’Allemagne regorge de trésors gustatifs sans souffrance et nous nous sommes régalées.

Nous avions réservé une chambre au « Das Mietwerk » sur le continent, à Lindau.  Très bel endroit au déjeuner copieux et bio.

Le petit-déjeuner bio et végane du « Das mietwerk », délicieux et copieux !

Nous avons exploré l’île le soir.  D’abord par ses berges aménagées qui offraient une vue échappée d’une autre époque sur la quiétude intemporel du lac puis nous avons parcouru l’intérieur de cette minuscule île d’une longueur de 1,3 km pour une largeur de 663 m, totalisant une superficie de 68 hectares, ce qui fait quand même d’elle la deuxième plus grande île du lac de Constance !

Une procession, dont une partie des participant-e-s était costumée, a traversé la rue principale, nous rappelant que nous n’étions pas dans un état laïc. Chaque Allemand doit déclarer sa religion, une dîme est prélevée au bénéfice de son Église.

Du coup, à 22h, l’église catholique était encore ouverte et …désertée pour notre plus grand plaisir de curieuses admiratives des traces du passé. L’extérieur ne paye pas de mine mais l’intérieur est à couper le souffle dans son genre : baroque remarquable ! La  « Münster Unserer Lieben Frau » a connu bien des péripéties avant de devenir ce splendide ouvrage du XVIIIè s.

Nous sommes rentrées à l’hôtel, épuisées et repues de belles sensations et de beaux panoramas de ce coin rempli de douceur de vivre.

La visite s’est poursuivie en plein jour, le lendemain matin. Découvrant une autre tradition religieuse locale : les enfants décorent les fontaines publiques pour Pâques avec de surprenants œufs en plastique, bariolés par la créativité enfantine.  C’est joyeusement kitsch.

En début d’après-midi, nous avons décidé de pousser notre périple jusqu’en Autriche à 10 km de là ! L’appel de la montagne peut être puissant.

Ce fut un peu compliqué (nous n’avions que le GPS pour nous guider et pas de carte papier à mon plus grand regret) de trouver des chemins de traverse qui pouvaient nous mener à de plus hautes altitudes. On a fini par s’éloigner du lac pour monter vers Bezau, station touristique de montagne dans les Alpes autrichiennes. Dès les premières altitudes de grandes fermes recouvertes de tuiles en bois jalonnent la route. Elles sont belles et impressionnantes.

Nous nous sommes posées dans un champ, au soleil, avec une vue splendide sur les Alpes. Nous y avons siesté et rencontré un chat, timide mais très affectueux, habitant la cabane proche de notre alpage de repos. Il s’est un peu fait prier pour s’approcher mais quand il a compris qu’il pouvait nous exploiter, il en profité et il a bien eu raison !

Puis nous sommes reparties car une centaine de kilomètres nous séparaient encore de Konstanz où nous devions passer notre 2è nuit. Nous sommes donc remontées vers les rives plus occidentales du lac. Nous avons garé la voiture à hôtel choisi pour la nuit (plus banal que celui de Lindau et situé dans une zone d’activités commerciales) et sommes parties à pied découvrir les berges de la ville au crépuscule.

Les rives qui longent le Rhin sont réhabilitées en un espace contemporain où se côtoient bars, lounges , restaurants et des berges aux pontons de bois peuplées d’une faune urbaine en mal de nature qui vient se détendre dans ces lieux, imprégnés des premières douceurs printanières. Le rivage immédiat du fleuve n’est pas aménagé, permettant la vie riche d’un écosystème protégé (ils sont forts ces Allemands pour ce genre d’exercice et nous devrions en prendre de la graine !).

Nous avons gardé l’exploration de la ville historique pour notre lundi. Nous nous sommes contentées de remonter la Seestrasse, bordée de plantureux édifices de la fin du XIXè siècle et nous nous sommes posées sur un banc, au bord du lac, pour observer les premiers vols des chauves souris sur fond bleu crépusculaire, dans la douceur du soir.

Lundi matin, nous sommes parties à la découverte de la ville historique de Konstanz, fondée par les Romains au IVè s, florissante au Moyen-Age. Il s’y tint de 1414 à 1418 un concile œcuménique (concile de Constance) qui mit fin au grand schisme d’Occident en déposant les papes Jean XXIII et Benoît XIII, en acceptant la démission du pape Grégoire XII puis en nommant le pape Martin V. C’est dans ce même concile que fut jugé et condamné au bûcher Jean Hus, précurseur du protestantisme.

Nous avons commencé par le port où l’histoire du Concile est rappelée par une gigantesque statue d’amazone sortie tout droit d’un comics du XXè s ! L’IMPERIA : 9 mètres, 18 tonnes, tournant autour de son axe une fois toutes les quatre minutes, créée par Peter Lenk et érigée en 1993.  Deux petits personnages nus sont assis dans ses mains ouvertes et portent les insignes de leur puissance qui permettent de les identifier. Le sculpteur a dit à leur sujet :

« … Les personnes de l’Imperia ne sont pas le pape ni l’empereur, mais des saltimbanques qui se sont emparés des insignes du pouvoir séculaire et spirituel. Libre à l’interprétation historique de l’observateur de dire dans quelle mesure les vrais papes et empereurs ont été, eux aussi, des saltimbanques. … » (Peter Lenk dans une interview (en allemand) avec Jasmin Hummel >   » 20 Jahre Imperia. … und sie dreht sich immer noch ». Dans: Labhards Bodensee Magazin 2013, pages 44-45.)

La ville historique est un beau mélange de rues étroites, sereines, de passages souterrains joliment graffés et de belles bâtisses art nouveau s’ouvrant sur des avenues plus larges.

Poisson d’avril !

Ma passion non secrète pour les pois est comblée !

Des pois, une voiture qui raconte des histoires, je suis fan !

Le véganisme nous fait des clins d’œil partout, jusque sur les poteaux des rues  :

Au centre, trône la cathédrale Notre-Dame de Constance qui, d’un point de vue architectural, est une des plus grandes églises romanes du sud-ouest de l’Allemagne. A l’intérieur de l’église le mobilier des époques baroque, classique et néo-gothique se superpose.

Après avoir bien arpenté les rues de la vieille ville, nous avons récupéré la voiture et sommes remontées vers Litzelstetten à une dizaine de kilomètres plus au nord. Petit havre de paix au bord de l’eau où nous avons dévoré une plaque de chocolat en regardant le bleu quasi tropical de l’eau et où Justine a osé tremper ses pieds (trop tentant mais froid en cette saison !).

 

Le retour s’est fait sous un ciel d’orage. Nous avons traversé des paysages grandioses de la Forêt Noire, nimbée de nuages et de contes fantasmagoriques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les sentiers où vivent les fées du Badener Höhe.

• Les sentiers où vivent les fées du Badener Höhe •

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Je vous invite à une randonnée  sur des sentiers habités par des fées cotoyant deux lacs, le Schwarzenbach et le Herrenwieser See, ainsi que le Badener Höhe, l’un des principaux sommets de la Nordschwarzwald à 1002 m. d’altitude où une tour permet d’apprécier une vue dégagée à 360°.

J’avais découvert ce plateau sommital à la fin de l’hiver avec encore de magnifiques paysages enneigés et je l’ai raconté sur mon blog > !

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Cette découverte est sans difficulté majeure : moins de 400m de dénivelé et 19 km sur une majorité de larges chemins bien balisés.

Le départ se fait au parking situé au barrage du Schwarzenbach-talsperre, à côté de la route départementale L83.

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Immédiatement, nous empruntons le passage sur le barrage pour suivre le losange bleu qui va nous conduire le long de la berge Nord du lac. Les chemins sont larges et agréables. L’eau du lac est impressionnante de transparence. Deux kilomètres plus loin nous entamons notre montée (losange rouge) vers le sommet en passant par le Herrenwieser See.

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Des ponts de pierre racontent des histoires sorties des livres de contes, l’eau chante partout, la mousse fait de jolis tapis verdoyants au cœur des sapinières. La lumière d’automne est particulièrement belle dans cette apothéose de verdure encore baignée de l’énergie de l’été.

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Après une première montée un peu sportive mais courte, nous arrivons au Herrenwieser See, magnifique et très ancien lac glaciaire, formé il y a env. 120 000 à 60 000 ans, bordé d’une fragile zone de tourbière, écrin bleuté dans les premières rousseurs des fougères.

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Au loin pointe la tour du Badener Höhe.

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La montée se poursuit sur des sentiers entrelacés de racines, bien balisés où des cairns nous rassurent quand même sur le chemin à suivre !

Au sommet, à 1002m., nous posons nos sacs à dos pour savourer la vue extraordinaire qui se déploie du haut de la tour panoramique, fouettée par les vents, ouverte sur les sommets infinis de la Forêt Noire et sur la vallée du Rhin.

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La descente se fait sur l’autre flan de la colline, toujours par le balisage losange rouge.

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Nos ombres contemplatives !

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Au premier croisement nous avons emprunté le mauvais chemin. Nous devions suivre le losange jaune mais il est indiqué sur plusieurs sentiers. Nous sommes parti.e.s sur le mauvais mais quelle belle découverte. C’est une piste entre fougères et sapins, à flan de montagne avec, par moment, des vues à couper le souffle et une lumière rasante qui poétise toute la forêt. Assez vite, j’ai compris que nous n’étions pas sur notre sentier de retour. Nous avons rebroussé chemin et récupéré la bonne route qui nous a conduit jusqu’à Herrenwies, village niché au creux de la vallée.

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Quand l’arbre s’enracine dans la roche…Règne du végétal et du minéral où je puise mon souffle de vie ❦ Merci Dame Nature.

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Tout au long de la descente, des panneaux indiquent le bon chemin et marquent des endroits où d’étranges « lunettes de bois » nous invitent à observer la nature d’un autre point de vue.

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Un immense banc nous a accueilli.e.s.

Après le village, nous avons continué le long d’une très belle route forestière (balisage losange bleu) qui nous a ramené sur les rives du Schwarzenbach que nous avons contourné par le Sud cette fois-ci.

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« Vastes Forêts, Forêts magnifiques et fortes,
Quel infaillible instinct nous ramène toujours
Vers vos vieux troncs drapés de mousses de velours
Et vos étroits sentiers feutrés de feuilles mortes ?

Le murmure éternel de vos larges rameaux
Réveille encore en nous, comme une voix profonde,
L’émoi divin de l’homme aux premiers jours du monde,
Dans l’ivresse du ciel, de la terre, et des eaux.

… »

{Albert Samain ~FORETS}

 

 

 

 

 

Que chante l’eau vive ! Todtnauer Wasserfall

°° Que chante l’eau vive ! Todtnauer Wasserfall°°

 

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Un samedi de juillet, randonnée programmée entre ami.e.s pour découvrir les chutes d’eau les plus hautes d’Allemagne (97 m.), alimentées par le Stübenbach prenant sa source sur les chaumes du Stübwasen à 1386 m. d’altitude. Ancien passage du glacier du Hochtal qui se déversait dans le glacier principal du Wiesental. Protégé depuis 1987, il s’agit d’un des plus remarquables sites naturels d’Allemagne.

Le circuit de cette randonnée comprenait la découverte des Todtnauer Wasserfall mais aussi des chaumes d’altitude du Stübwasen avec un dénivelé de près de 700 m.

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-58

Nous sommes parti.e.s, vaillant.e.s, à 9 dans la matinée. Le départ se fait en bas de la cascade. Le premier sentier nous a conduit.e.s dans la périphérie de Todtnau où nous avons découvert un extraordinaire jardin pour enfants des bois.

Le jardin pour enfants des bois.
Le jardin pour enfants des bois.

Le chemin s’est poursuivi jusqu’à un surprenant monument aux morts de la Grande Guerre, glaive immense dressé sur un promontoire tel un phallus symbole de toute la puissance destructrice guerrière des hommes.

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-11C’est à partir de là qu’a débuté une rude montée traversant le flan de la montagne et découvrant par endroit de beaux panoramas.

Les chemins sont jalonnés de « Hutte », de sources, d’eaux chantantes et vibrantes où, parfois, l’humain bienveillant a aménagé des seaux pour abreuver les animaux de compagnie.

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-10
Lancez le seau dans le ruisseau et le récupérer grâce à sa chaine pour donner à boire à votre animal de compagnie ! Ingénieux !

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-43 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-35 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-32Ils ouvrent au détour d’une montée sur de fabuleux paysages de montagne.

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-14 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-17 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-13Et sur des arbres transformés en panneaux indicateurs où le tronc a été creusé pour y mettre une vierge protectrice des « angoissé.e.s de la montagne ».

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-38Les Allemands aiment aussi, au cœur de la nature, déposer des « kiosques en libre-service » où acheter des cartes postales de ce lieu exceptionnel ou des objets fabriqués maison. Ici la confiance règne et c’est bien agréable ♥

chloeka- Todtnau Wasserfall juillet 2016 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-72La pose repas se fera au Berger Höhe, entre un croisement de sentiers et quelques chevaux curieux et pour le plus grand soulagement d’Athéna qui inaugure sa première longue randonnée.

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-39 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-15La montée se poursuit sur une pente plus douce et un chemin large et très agréable.

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-45Et nous arrivons au Stübenwasen (1386 m.) avec ses chaumes d’altitude et ses panoramas admirables où Romain affine sa dextérité à manier la perche photographique, où nous nous posons pour rire, savourer l’instant, prendre encore des photos, nous reposer en comptant nos tiques récoltées !

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-2 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-3 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-4 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-46 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-47 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-49A partir de là s’entame la descente avec des vues incroyables sur Todtnauberg et ses villages en creux de vallée.

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-63 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-57 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-67Le chemin est jalonné d’un parcours « éducatif » de champignons en bois (parfois surprenants !), de jeux en lien avec la nature et de chaises, fauteuils pour admirer les paysages traversés.

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Nous avons été interpelé.e.s par ce champignon plutôt joyeusement vaillant mais il semblerait que son exubérance soit un vers ! A bon entendeur…

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NON Romain ! Ne saute pas !

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Le banc aux amoureux.

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chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-71Évidemment nous avons tout testé (sauf le vers du champignon !).

La descente s’est égrenée de pauses méritées.

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-55 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-56 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-64La flore est également exceptionnelle tout au long de ce parcours, orchidées à profusion, reine des prés, laitue des Alpes, lupins aux couleurs variées…

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-54 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-53 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-50 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-44 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-41 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-40chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-51Le parcours s’achève par les cascades dont nous accompagnons la joyeuse chute en traversant des ponts aménagés et en empruntant des chemins balisés.

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-75 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-74 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-73 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-18 chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-16Cinq heures de marches, de belles pauses, une lumière du soir rasante accueille notre dernier parcours, un paysage sorti tout droit des villages de hobbits (comme le constatera Peggy).

chloeka- Randonnée Todtnau Wasserfall- 16 juillet 2016-76Nous sommes repu.e.s et heureux/ses.

Romain photo Todtnauer Wasserfall juillet 2016
Gwennaëlle, Sylvia, Stéphane, Chloé, Athéna, Peggy, Rabie, Sébastien la raclure, Romain {et merci à Romain et à sa perche !}.

« Seul le présent est, l’avant et l’après ne sont pas ; mais le présent concret est le résultat du passé et il est plein de l’avenir.

Le Présent véritable est, par conséquent, l’éternité.

M. Heidegger (qui a vécu & aimé ses paysages).

 

 

Dans les nuages de Kappelrodeck

Dans les nuages de Kappelrodeck ◦•●◉✿

chloeka- randonnée Foret Noire Kappelrodeck- juin 2016

Samedi, Anne-Cécile, Jamila et moi sommes parties à la découverte du vignoble et des bois autour de Kappelrodeck, petite bourgade allemande du Bade Wurtemberg nichée au creux de la Forêt Noire.

Le temps était lourd et orageux.

chloeka- Randonnée à Kappelrodeck en Forêt Noire- juin 2016-16

Nous sommes montées par un sentier raide qui offrait par endroits de magnifiques vues sur la vallée du Rhin et la plaine d’Alsace au ciel d’orage.

chloeka- randonnée Foret Noire Kappelrodeck- juin 2016-2

Au premier sommet, les hauts et majestueux sapins ont très vite été happés par une brume annonciatrice d’averses. L’ambiance a totalement changé. La température a baissé soudainement et nous avons enfilé nos vestes et capes de pluie.

chloeka- randonnée Foret Noire Kappelrodeck- juin 2016-6chloeka- Randonnée à Kappelrodeck en Forêt Noire- juin 2016-14

Une grain dense s’est mise à tomber, purifiant l’air et donnant à la forêt des allures de paradis tropical.

chloeka- randonnée Foret Noire Kappelrodeck- juin 2016-18

C’est toujours à ce moment là que chacun.e se pose la question de ce qu’il ou elle  traverse. Soit nous pestons de toute cette humidité (car très vite nous avions les pieds, les jambes et le visage trempés), soit nous décidons que c’est l’aventure et nous nous concentrons sur les extraordinaires palpitations de la nature quand la pluie ruisselle et fait chanter les feuillages. Entrant aussi dans une intimité particulière où nous traversons ces paysages en silence, attentives à eux et à nos émotions profondes.

chloeka- randonnée Foret Noire Kappelrodeck- juin 2016-27

Avec la chaleur des jours passés entrecoupée d’orages réguliers, l’eau a nourri la terre et les plantes se sont épanouies irradiant une fantastique énergie.

chloeka- Randonnée à Kappelrodeck en Forêt Noire- juin 2016-10

Les panoramas aperçus dans les trouées de la forêt déployaient des figures fantasques et brumeuses sorties des contes et légendes nourrissant cette Forêt Noire.

chloeka- Randonnée à Kappelrodeck en Forêt Noire- juin 2016-11 chloeka- randonnée Foret Noire Kappelrodeck- juin 2016-21

Nous nous sommes un peu égarées. Jamila découvrait pour la première fois les sentiers de ce relief montagneux. Sacré baptême pour elle ! Courageusement, elle a traversé les éléments.

chloeka- Randonnée à Kappelrodeck en Forêt Noire- juin 2016-3

Sur le chemin du retour, les fameux bars en libre service des distilleries de la Forêt Noire (tradition locale) nous ont permis de nous désaltérer avec un jus de fruit local.

chloeka- randonnée Foret Noire Kappelrodeck- juin 2016-36

chloeka- schnapsquelle à Kappelrodeck juin 2016

De chouettes chiens nous ont aussi accueillies et fait la fête.

Nous sommes rentrées purifiées, heureuses…et incroyablement vivantes.

chloeka- randonnée Foret Noire Kappelrodeck- juin 2016-29

 

« Nuages,
Mirages,
Vivants. »

 

Georges Jean,
« Écrit sur la page », Gallimard, 2013.

 

Les brumes du Brandenkopf

   Oº°‘¨  Les brumes du Brandenkopf   ¨‘°ºO

chloeka- rando au Brandenkopf-juin 2016-36Ce mois de juin est marqué par des épisodes pluvieux plus ou moins violents et une indiscutable douceur de l’air ce qui met en joie la végétation locale, luxuriante à souhait.

La pluie ne me rebute pas pour explorer les montagnes proches, bien au contraire ! Elle crée une atmosphère fantastique où chaque élément vivant palpite dans toute sa minéralité.  C’est puissant et extrêmement intime. Les humains fuient pour la plupart ces temps pluvieux et, du coup, celui qui ose y pénétrer entre dans un univers de contes et de légendes sorti d’épopées ancestrales, un moment rare et précieux où les émotions peuvent s’exalter dans une union parfaite avec tous les éléments.

chloeka- rando au Brandenkopf-juin 2016-33

Un moment de grâce absolue.

Dimanche, nous avons été trois courageu.ses.x à affronter la grisaille programmée pour découvrir le plus haut sommet de la Forêt Noire centrale, le Brandenkopf, et nous sommes revenu.e.s…enchanté.e.s !

Il culmine à 933 m., nous sommes parti.e.s à sa découverte à partir du joli village pittoresque d’Oberharmersbach.

chloeka- rando au Brandenkopf-juin 2016

Une pluie torrentielle tombait quand nous sommes sorti.e.s de la voiture.

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En 10 minutes, un ciel d’éclaircies l’a remplacée. Les cieux et leurs humeurs sont fantasques et créent des atmosphères frissonnantes et lumineuses. L’ombre et la lumière nourrissent la nature et la rendent vibrante.

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La montée est en continu à travers des prairies dégagées et des chemins forestiers larges parsemés de petits abris en bois.

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Au sommet, il y a des éoliennes fantomatiques, un restaurant, une tour de 33 m datant de 1929 qui offre un panorama abrité sur les montagnes voisines mais…nous étions dans le nuage.

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Alors, nous avons ôté nos capes de pluie et savouré notre repas. J’avais emporté la mousse au chocolat végane de mon restaurant favori, éthique, strasbourgeois, Vélicious. Elle a parfaitement supporté le transport dans mon sac à dos, juste protégée par un sachet (l’emballage est en amidon de maïs donc compostable) !

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Sur le chemin du retour, la forêt s’est ouverte sur de grandioses panoramas où les nuages tutoyaient les montagnes.

Merci Sarah & Yannick pour avoir partagé ces émotions ♥

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En forêt

[…]
Un vent d’été, qui souffle on ne sait d’où,
Erre en rêvant comme une âme de fou ;

Et, sous des yeux d’étoile épanouie,
La forêt chante avec un bruit de pluie.

Parfois il vient des gémissements doux
Des lointains bleus pleins d’oiseaux et de loups ;
[…]

Germain Nouveau (1851-1920)

 

 

 

Les larges sentiers de Bad Peterstal

Bad Peterstal, de l’autre côté du Rhin, au cœur de la Forêt Noire centrale, offre de beaux parcours de randonnées. A peine à une heure de Strasbourg, le dépaysement est garanti.

Nous sommes partis à six, par un matin lumineux, le 11 novembre, jour férié en France pour 5 bonnes heures de marche.

Tout le parcours est essentiellement sur de larges sentiers que bordent de majestueux pins. Une partie de la randonnée est même sur une route peu empruntée qui mène aux altitudes plus élevées.

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Bad Peterstal, le départ.

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On longe la vallée où se niche Bad Peterstal par des prairies d’altitude, des fermes, des pâturages et quelques hêtraies légères.

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Le circuit est jalonné de fontaines. La région produit d’ailleurs une excellente eau de source > l’eau minérale PETERSTALER.

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La première partie du parcours mène, au bout de 5 km,  à la Haberer Turm à 691 m., tour en pierres de taille de granit rose qui offre une vue panoramique sur toute la région.

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C’est au pied de la tour, sur les bancs qui agrémentent la colline, que nous avons pique-niqué.

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Irina, Virginie, Thomas, Chloé, Lucile et Sébastien.

La majorité des feuillus ont perdu leur parure d’or. Seuls les pins habillent encore le paysage de leur vert sombre.

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Nous sommes redescendus vers Bad Griesbach, village isolé, terminus d’une ligne de chemin de fer au creux des collines boisées, qui semblait vidé de ses habitants.

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Les toilettes de la gare. Les hommes ne sont pas concernés par cette affaire !

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Terminus.

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Nous avons un peu hésité sur la suite du chemin à prendre. C’est à cet endroit qu’il faut emprunter la route goudronnée pour monter vers Martinshof.

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Nous nous sommes posés dans l’herbe des hauteurs pour savourer le soleil et la lumière après la montée plutôt physique.

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De vastes fermes composent le lieu-dit, dont une qui fait un élevage de daims 🙁

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Le chemin se poursuit encore sur deux collines avant de redescendre vers Bad Peterstal où la lumière de fin d’après-midi faisait un décor chatoyant à la forêt traversée et aux vallées découvertes.

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D’étranges sculptures en bois jalonnent le chemin, têtes humaines, chouettes, qui tiennent compagnie à des calvaires et des crucifix.

chloeka- randonnée Bad Peterstal en Foret Noire nov 2015_-10 chloeka- randonnée Bad Peterstal en Foret Noire nov 2015_-14 chloeka- randonnée Bad Peterstal en Foret Noire nov 2015_-9Nous avons savouré de délicieuse pommes glanées sur le parcours.

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La Forêt Noire est habitée par les humains qui veillent sur elle et la préservent mais aussi par tous les êtres fantastiques qui peuplent ses contes et légendes et maintiennent nos âmes d’enfant éveillées.

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