Dans les nuages de Kappelrodeck ◦•●◉✿
Samedi, Anne-Cécile, Jamila et moi sommes parties à la découverte du vignoble et des bois autour de Kappelrodeck, petite bourgade allemande du Bade Wurtemberg nichée au creux de la Forêt Noire.
Le temps était lourd et orageux.
Nous sommes montées par un sentier raide qui offrait par endroits de magnifiques vues sur la vallée du Rhin et la plaine d’Alsace au ciel d’orage.
Au premier sommet, les hauts et majestueux sapins ont très vite été happés par une brume annonciatrice d’averses. L’ambiance a totalement changé. La température a baissé soudainement et nous avons enfilé nos vestes et capes de pluie.
Une grain dense s’est mise à tomber, purifiant l’air et donnant à la forêt des allures de paradis tropical.
C’est toujours à ce moment là que chacun.e se pose la question de ce qu’il ou elle traverse. Soit nous pestons de toute cette humidité (car très vite nous avions les pieds, les jambes et le visage trempés), soit nous décidons que c’est l’aventure et nous nous concentrons sur les extraordinaires palpitations de la nature quand la pluie ruisselle et fait chanter les feuillages. Entrant aussi dans une intimité particulière où nous traversons ces paysages en silence, attentives à eux et à nos émotions profondes.
Avec la chaleur des jours passés entrecoupée d’orages réguliers, l’eau a nourri la terre et les plantes se sont épanouies irradiant une fantastique énergie.
Les panoramas aperçus dans les trouées de la forêt déployaient des figures fantasques et brumeuses sorties des contes et légendes nourrissant cette Forêt Noire.
Nous nous sommes un peu égarées. Jamila découvrait pour la première fois les sentiers de ce relief montagneux. Sacré baptême pour elle ! Courageusement, elle a traversé les éléments.
Sur le chemin du retour, les fameux bars en libre service des distilleries de la Forêt Noire (tradition locale) nous ont permis de nous désaltérer avec un jus de fruit local.
De chouettes chiens nous ont aussi accueillies et fait la fête.
Nous sommes rentrées purifiées, heureuses…et incroyablement vivantes.