✦Autour de Grendelbruch ✦ château fort et chercheurs d’or ✦
Dimanche, 1er novembre, était jour de randonnée programmée pour les retrouvailles avec Anne-Cécile qui passe parfois par l’Alsace. J’ai rencontré Anne-Cécile lors de mon stage d’Aïkiryu à Karma Ling en juillet. Nous partageons toutes les deux une forte énergie. Elle aime les châtaignes et m’avait demandé s’il était possible d’axer ces retrouvailles dans la nature autour du glanage de ces fruits.
J’ai donc choisi une randonnée principalement en sous-bois près de Grendelbruch, où la forêt regorge de châtaigniers.
Nous nous sommes retrouvés à sept pour cette balade : Amélie, Pat, Anne-Cécile, Olivier, Guillaume, Alex et moi-même.
Dans la plaine d’Alsace, un blanc manteau de brume opacifiait la vue.
Grendelbruch, située à 1 031 m, est l’une des communes d’Alsace les plus élevées. Nous étions au-dessus du manteau de brume qui faisait une blanche parure dans la vallée proche. Un magnifique ciel bleu se déployait.
Notre premier objectif fut les ruines du château du Guirbaden situé à une bonne heure du village à travers un sous-bois rempli de châtaigners. Le sentier serpentait dans un brouillard diffus transpercé par endroits de rayons solaires qui lui faisaient une parure divine, une véritable ambiance de Toussaint. La forêt était rousse.
Autour du château, inaccessible car trop dangereux, le sol était retourné partout par des sangliers que nous n’avons pas croisés.
Nous n’avons pu que contempler la chapelle St Valentin, excentrée et délaissée, où coulait encore une lumière divine par l’ouverture de ses fenêtres béantes.
Nous avons un peu hésité sur la suite du chemin à prendre. Nous nous sommes enfoncés dans le cœur de la forêt plus ténébreuse, ramassant les châtaignes tombées et les champignons trouvés.
Rencontrant un châtaignier tortueux et immense à l’âge sans doute séculaire, haute personnalité bienveillante des lieux.
Nous sommes descendus jusqu’au restaurant de la Fischhütte au creux de la vallée. Puis nous nous sommes dirigés vers l’autre versant de la montagne après avoir traversé la Magel, ruisseau local.
Là encore, nous avons cherché notre chemin et finalement avons décidé de parcourir le circuit des chercheurs d’or. Huit kilomètres aménagés sur un sentier étroit dans la forêt peuplée de grands épineux de Bischoffsheim . A une certaine époque, on cherchait des pépites dans les lits des cours d’eau aurifères, d’où le nom peu banal de ce sentier. L’itinéraire passe au pied du Purpurkopf, un ancien haut lieu celtique. Une double enceinte de pierres sèches couronne le sommet et permettait sans doute de protéger les occupants de ces lieux. Au centre, on devine les vestiges d’une citerne. La vue de ce sommet offre un paysage dégagé…par temps clair. Là, nous avions une extraordinaire ambiance de conte fantastique où l’azur du ciel nimbait la brume d’une blancheur fantomatique.
Cinq heures de marche dans un décor féerique, aux ambiances fabuleuses, où une lumière vive transperçait le secret des bois et de leurs brumes nous ont enchantés. La terre exhalant tous les parfums d’un automne éblouissant.
Je me suis rechargée pour aborder la mélancolie de novembre.